10/08/2024 reseauinternational.net  6min #254517

 Jo de Paris : l'Algérie défend farouchement sa boxeuse Imane Khelif

La Russie est-elle responsable des échecs des Jeux olympiques de Paris ?

par Alexandre Lemoine

Eau contaminée dans la Seine, nourriture infestée de vers et lits en carton pour les athlètes au village olympique. Voici quelques-unes des critiques et moqueries adressées aux organisateurs des Jeux olympiques de Paris. Pourtant, selon les analystes occidentaux, ce ne sont pas les autorités françaises qui seraient à blâmer pour ces problèmes, mais plutôt... la «désinformation russe».

L'Occident semble avoir enfin trouvé un coupable pour tous les problèmes des Jeux olympiques actuels. Et c'est la Russie.

Comme le  rapporte Bloomberg, «Moscou manifeste sa présence aux Jeux olympiques de Paris en utilisant des groupes affiliés au gouvernement russe qui se servent de la désinformation en ligne et de la propagande d'État pour diffuser des affirmations négatives et attaquer le pays organisateur».

Pourquoi ? «Puisqu'ils [les Russes] ne peuvent pas participer ou gagner, ils cherchent à saper, ternir et humilier les compétitions internationales aux yeux des participants, des spectateurs et de l'audience mondiale», affirment des analystes anonymes de Microsoft.

En ce qui concerne la Seine, l'idée d'y organiser des épreuves de natation était une sorte d'obsession pour les autorités françaises. La baignade y était interdite depuis presque un siècle en raison de la qualité de l'eau.

Mais ensuite, une somme colossale de 1,4 milliard d'euros a été officiellement dépensée pour nettoyer la rivière. Officieusement, il est possible que cet argent se soit discrètement volatilisé dans les poches de certaines personnes qui ont simulé une activité intense.

Oui, à la suite de certaines mesures, l'eau est devenue un peu plus propre qu'avant, et davantage d'espèces de poissons y sont apparues. Cependant, des échantillons d'eau prélevés quelques jours avant les Jeux olympiques ont révélé qu'elle était impropre à la baignade. Or seulement quelques heures avant les épreuves de triathlon, «par miracle» le niveau de pollution étaient soudainement conforme aux normes. Et les problèmes n'ont pas tardé à se manifester.

Certains triathlètes ont été pris de vomissements après la course, comme le Canadien Tyler Mislawchuk et l'athlète kazakhe Ekaterina Chibalina. Ensuite, les équipes suisses et belges ont dû se retirer des épreuves en raison de maladies gastro-intestinales qui ont soudainement frappé certains de leurs athlètes.

Officiellement, les représentants du Comité olympique belge ont nié que l'hospitalisation de leur nageuse Claire Michel puisse être liée à une maladie causée par l'eau polluée de la Seine. Le nageur suisse Adrien Briffod  s'est exprimé ainsi : «Je ne sais pas si mon état est lié à la qualité de l'eau de la Seine. Mais la question se pose quand même». Quoi qu'il en soit, les discussions sur les véritables raisons des incidents étaient déjà lancées, d'autant plus que juste après les épreuves par équipes, deux athlètes portugais ont également été alités avec une infection gastro-intestinale.

Comme l'a clairement  fait remarquer la nageuse belge Jolien Vermeylen dans une interview au Soir, en parlant de sa participation à la course, «j'ai senti et vu des choses auxquelles je n'ai pas trop envie de penser».

Cependant, les autorités françaises continuent à soutenir fermement que l'eau de la Seine est propre et que les compétitions olympiques peuvent s'y tenir. La ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, a regretté «des rumeurs sur cette athlète belge». «Elle a été malade mais sans qu'un lien n'ait été établi avec sa baignade», a-t-elle ajouté.

Pendant ce temps, des journalistes de Mediapart ont eu accès à  des données montrant qu'en réalité, la qualité de l'eau n'était suffisante que deux jours sur dix.

Le 8 août, une nouvelle compétition en eau libre a eu lieu, un marathon de natation de 10 km. Mais il est peu probable que cela empêche le ministre des Sports français de déclarer, en cas de nouvelles maladies parmi les athlètes, qu'il n'y a aucun lien entre les épreuves de natation et ces maladies.

Cependant, l'eau n'est pas le seul point faible de ces Jeux olympiques. Des problèmes de propreté ainsi que la présence de rats en ville  ont été rapportés par les médias français, qui ont souligné les efforts déployés pour rendre Paris plus propre et meilleure. Mais les attentes des touristes pourraient bien être déçues par des détails inattendus. Par exemple, les Australiens se sont insurgés contre le café français,  en écrivant que «ce café est si horrible qu'on dirait qu'il a été fait avec de l'eau de la Seine».

Le célèbre nageur Adam Peaty  s'est plaint de la qualité de la nourriture, déclarant que les athlètes avaient été servis avec du poisson avarié «avec des vers». Les médias indiens  ont publié un article intitulé «Est-ce le pire des villages olympiques ?», mentionnant l'absence de climatiseurs dans les chambres, la nourriture de mauvaise qualité et les lits en carton.

Or ce n'est pas la Russie qui a acheté du poisson avarié pour nourrir les athlètes ni qui a oublié d'installer des climatiseurs. Tout cela relève des erreurs des autorités françaises et des organisateurs des Jeux. Mais au lieu de chercher les véritables responsables, il est plus facile de déclarer que c'est la faute des Russes.

D'ailleurs, ils ne seraient pas seulement responsables des échecs des organisateurs. Bloomberg attribue aux «réseaux de désinformation» du Kremlin une attaque contre la boxeuse algérienne Imane Khelif, dont le sexe est sujet à controverse.

Toutefois, Bloomberg a dû reconnaître que des personnalités comme Donald Trump, Elon Musk et l'écrivaine mondialement connue J.K. Rowling s'étaient également interrogées sur la question de savoir si Imane Khelif était réellement une femme ou un homme. Le sport est divisé en catégories masculine et féminine pour une raison : un homme qui parvient à concourir avec des femmes a toutes les chances de les surpasser, surtout dans un sport de force comme la boxe.

Si quelqu'un échouant au test de genre monte sur le ring avec des femmes et remporte des victoires avec une facilité déconcertante, cela pose un problème. Si les athlètes se voient servir du poisson avarié avec des vers, cela pose également un problème, et il est nécessaire de chercher et de punir les responsables.

Et bien sûr, il est beaucoup plus simple d'évoquer les «intrigues de la Russie» que d'admettre que l'eau de la Seine est restée sale, malgré tous les efforts, et qu'il est impossible d'y nager en toute sécurité.

source :  Observateur Continental

 reseauinternational.net

 Commenter